Les réfugiés otages de la politique italienne

Multipliant les décrets interdisant de pénétrer dans les eaux territoriales italiennes aux navires des ONG qui s’y présentent, Matteo Salvini profite de ses derniers moments de ministre de l’Intérieur d’un gouvernement démissionnaire pour exercer sa malfaisance.

Il a interdit à l’Alan Kurdi, affrété par l’ONG allemande Sea-Eye, d’y entrer pour débarquer 13 réfugiés recueillis en mer et le navire se dirige maintenant vers Malte; puis il en a fait de même avec le Mare Ionio, un bateau sous pavillon et avec un équipage italiens, affrété par un réseau de militants italiens, à bord duquel une centaine de naufragés sont transportés, dont 22 enfants de moins de 10 ans et huit femmes enceintes. Mais les gardes-côtes ont annoncé débarquer tous les réfugiés à la suite d’une mission à bord de médecins du ministère de la Santé.

Les autorités italiennes ont saisi lundi l’Eleonore, affrété par l’ONG allemande Lifeline, qui transporte une centaine de réfugiés. Ceux-ci vont être également débarqués, selon la brigade financière italienne. Après huit jours passés en mer et afin d’échapper à une tempête menaçante, le capitaine du bateau avait mis le cap sur le port sicilien de Pozzallo.

Après avoir suscité la chute du gouvernement mais échoué à imposer la tenue d’élections anticipées qui le conduisait au pouvoir en écartant le Mouvement des 5 étoiles, Matteo Salvini s’emploie à attiser les divisions entre celui-ci et le Parti démocrate, alors qu’ils négocient avec difficulté la composition de leur gouvernement de coalition. Il s’appuie sur le refus de Luigi Di Maio de modifier la politique envers les réfugiés qu’il a soutenu, alors que le Parti démocrate souhaite au contraire l’assouplir. Quel compromis va-t-il en sortir ?

La nouvelle coalition en gestation a le soutien soulagé des autorités européennes qui voyaient venir avec inquiétude Matteo Salvini aux commandes du gouvernement italien. Cela ne règle pas pour autant les délicates négociations qui s’annoncent à propos du projet de budget 2020 qui doit être soumis à la Commission en novembre. Parions sur la créativité de ses nouveaux responsables, quand ils seront nommés, afin de passer ce cap !

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